PROJET SCA N°3 STABILISATION D'UN SATELLITE Gradient de gravité et dérivée du champ magnétique |
Mise à jour 10/2001, revu 2011
Ce projet est plus
particulièrement destiné aux étudiants ayant de solides connaissances en
mécanique classique et la volonté d'assimiler le concept nouveau de quaternions
d'attitude et d'aborder un domaine nouveau, celui du contrôle d'attitude.
Même si le site ou le cours
sont plus particulièrement orientés vers la trajectographie, un projet de SCA (
Système de Contrôle d'Attitude ) peut apporter un plus à tous ceux qui travailleront
dans le domaine spatial. En effet dans la mise au point d'une mission les
problèmes de SCAO (Système de Contrôle d'Attitude et d'Orbite) sont essentiels,
car intimement reliés à la trajectographie et à la mission.
Cette étude, l'une des plus
simples en SCA, concerne le comportement d'un satellite sous l'effet du
gradient de gravité.
Les domaines d'exploration
proposés dans ce projet concernent :
Le
repérage d'un satellite par rapport au repère local, avec les angles de Cardan
( roulis lacet et tangage)
Les
quaternions d'attitude, outil mathématique de représentation d'une rotation ou
de l'attitude d'un solide.
Le
gradient de gravité, considéré comme une perturbation ou au contraire utilisé
pour stabiliser une attitude
Les
oscillations libres d'un satellite, avec la découverte de mouvements à grandes
périodes
Le
champ magnétique terrestre
Les
magnéto-coupleurs, utilisant le champ magnétique terrestre
Une
commande originale à partir de la dérivée du champ magnétique terrestre, en
axes satellite
La
stabilisation d'un satellite par gradient de gravité et magnéto-coupleurs
La mise
en œuvre de méthodes simples de l'automatique
La plupart des rubriques
abordées sont développées sur le site, et naturellement encore d'avantage sur
Internet où vous rechercherez de nombreux exemples, données techniques et
illustrations.
Vous ne manquerez pas de
fournir les adresses des bons sites, pour les générations futures d'étudiants.
I GENERALITES :
1°) LE SATELLITE
:
SATELLITE 1 ( CAS D'ECOLE ) :Micro
satellite de messagerie par exemple, acceptant une précision de pointage terre
de 5°.
Il sera modélisé sous la
forme d'un solide de révolution S1 et d'un système de 2 mâts transverses. En
pratique, vous vous renseignerez, il n'y a qu'un seul mât. Ce satellite
théorique es choisi pour bien mettre en évidence le gradient de gravité et le
rôle capital des inerties
S1 a pour inerties: IR
(Roulis) = IT (Tangage) = 6 m²kg IL (Lacet) = 8 m²kg et
une masse M = 100 kg.
Le mât 1 est
constitué de 2 boules ponctuelles de 3 kg chacune à 3 m du centre O
Le mât 2 est
constitué de 2 boules ponctuelles de 2 kg chacune à 2 m du centre O
SATELLITE 2 : Vous adopterez les inerties
suivantes:
IR (Roulis) =
400 m²-kg IT (Tangage) = 500 m²kg IL (Lacet) = 300 m²kg
SATELLITE 3 : De révolution autour du tangage,
qui devrait vous poser des problèmes.
IR (Roulis) =
600 m²-kg IT (Tangage) = 800 m²kg IL (Lacet) = 600 m²-kg
2°) L'ORBITE :
Le satellite est sur orbite
circulaire basse polaire d'altitude sol 470 km.
Sur une orbite polaire
circulaire le champ magnétique terrestre qui sera utilisé pour la
stabilisation, est assez simple à modéliser.
Dans un premier temps, pour
bien appréhender l'effet du seul gradient de gravité, on ne prend en compte que
la gravité centrale newtonienne, sans perturbations d'orbite et pour les forces
extérieures créant des couples sur le satellite, uniquement le couple dû au
gradient de gravité.
Vous ne manquerez pas de
commenter ce cas par rapport à un vol réel.
II PREPARATION:
Vous commencez par
assimiler la notion de quaternion d'attitude.
1°) Repères -
Notations - Angles :
La mission du satellite requiert
une position quasi invariable par rapport au sol survolé.
O Xa Ya Za est un repère
galiléen, qu'il n'est pas utile de préciser outre mesure.
Le satellite S est en
orbite, supposée circulaire, de rayon ro. On appelle REPERE ORBITAL Ro le repère d'origine S et
d'axes X Y Z, avec :
On désigne par S x y z le
repère R, principal d'inertie pour le satellite, avec IR,
IT, IL les moments principaux d'inertie.
Pour un satellite
stabilisé, devant garder ses axes quasiment fixes par rapport à ce repère
orbital Ro, nous sommes amenés à définir des angles particuliers, qui pour le
cas d'espèce resteront petits, voisins de 0, nous adoptons les angles de
Cardan.
Les repères sont définis
comme suit, après avoir indiqué que l'axe a est la projection sur le plan horizontal X, Y de l'axe x (
avec une singularité évidente pour q =
90°). La succession de repères est :
XYZ --- Y --> abZ -- q ---> xbg --- F --> xyz
Nous avons ainsi défini ces
angles conventionnels, plus adaptés que les angles d'Euler, au cas des petits
angles, car ils sont toujours bien définis:
La matrice P de passage de
XYZ à xyz s'explicite classiquement :
à comparer à son expression
déduite du quaternion (voir plus loin ) qui représente la rotation géométrique
faisant passer du repère orbital au repère satellite ( et non pas du repère
absolu au repère satellite ):
ce qui permet d'exploiter
les résultats pour évaluer les conditions initiales ou les angles de position
en fonction du quaternion.
2°) GRADIENT DE
GRAVITE :
Vous étudierez le gradient de gravité et en exposerez le rôle dans votre rapport final.
Vous établirez les
relations suivantes donnant le couple G
du gradient de gravité en axes satellites, avec les composantes exactes:
et les exprimerez en
termes exacts de quaternions, pour montrer et obtenir:
3°) CHAMP
MAGNETIQUE TERRESTRE :
Le champ
magnétique terrestre apparaît comme résultant d'un dipôle magnétique
faisant un angle de 11° avec l'axe de rotation de la Terre et légèrement
décentré. Le pôle sud du dipôle est dans l'hémisphère nord à 78°6 de latitude
et 289°55 de longitude ouest, de plus ce dipôle dérive de 0.014°/an vers l'est
et sa force augmente de 0.05% par an. C'est dire la complexité de sa
représentation.
Pour une première étude de
stabilisation par magnéto-coupleurs et une bonne compréhension du phénomène,
nous nous contenterons d'un modèle simple
Hypothèses :
On assimile le champ
magnétique terrestre à celui d'un dipôle magnétique placé suivant l'axe
Nord-Sud de la Terre et présentant ainsi une symétrie de révolution autour de
l'axe de rotation de la Terre.
où mo = 4 p 10-7 et K= 6.413 1021 A-m2
N est la direction locale
du Nord (pour nous magnétique et géographique à la fois avec la simplification
adoptée).
L'orbite est supposée
circulaire basse, polaire.
Le temps de référence t - tN
est pris nul à l'un des passages du satellite au nœud N ascendant ( passage de
l'hémisphère sud à l'hémisphère nord ). On appelle j l'angle polaire du satellite compté à partir du nœud
ascendant positivement autour de l'axe de tangage (axe également porteur du
moment cinétique du satellite).
Le calcul des composantes
de B sur X, Y, Z repère orbital local donne donc( vous le vérifierez ), sur
toute l'orbite:
4°) CONTROLE
D'ATTITUDE PAR MAGNETO-COUPLEURS ET COMMANDE PAR LA DERIVEE DU CHAMP MAGNETIQUE
Voir le cours sur les magnéto-coupleurs
Le vecteur champ magnétique
terrestre est connu par ses composantes dans le repère orbital local XYZ,
associé à la position courante du satellite, au rayon vecteur r et au temps t.
a) LA COMMANDE :
Elle est actuellement
couramment utilisée, et s'appelle COMMANDE PAR LA
DERIVEE DU CHAMP MAGNETIQUE TERRESTRE.
Le satellite est pourvu de
magnétomètres ( vous vous renseignerez sur ce type d'équipement ) fixes sur le
satellite. On a donc la connaissance, à bord du satellite, du vecteur champ
magnétique local, par ses composantes en axes satellite Bx, By, Bz.
Un boîtier gyrométrique (
vous vous renseignerez sur cet équipement ) mesure à chaque instant la rotation
inertielle du satellite. En déduisant la rotation inertielle du repère orbital,
on en déduit la rotation relative W du satellite par rapport au repère
orbital.
Une électronique de bord
traitant les informations des capteurs utilisés ( gyromètres et magnétomètres )
peut élaborer un moment magnétique variable, du type suivant :
en modulant les intensités
des courants dans trois bobines.
b) LE COUPLE DE
COMMANDE :
Le couple généré, de
manière passive ( sans consommation de carburant mais uniquement d'énergie
électrique, donc solaire en général) est classiquement:
Nous montrons ci-après
pourquoi ce couple joue un rôle amortisseur de la rotation relative W du satellite, précisément celle qu'il faut annuler
pour stabiliser le satellite.
5°) ETUDE PHYSIQUE DE
LA COMMANDE :
a) MISE EN EVIDENCE
DU RÔLE AMORTISSEUR :
Que représente physiquement
la dérivée du champ B vu du satellite? Mécaniquement c'est la vitesse de
l'extrémité du vecteur B vu par un observateur lié au corps du satellite.
Or la variation d'un
vecteur a deux origines, sa variation de longueur et son changement
d'orientation.
Le changement de longueur
provient nécessairement du mouvement orbital.
Le changement d'orientation
a pour origine la rotation absolue du satellite et donc la composée du
mouvement relatif au repère orbital et le mouvement orbital lui même ( dans la
rotation absolue du satellite il intervient la rotation du repère GXYZ (dit
orbital) valant wo autour de l'axe de tangage Y.)
Toutes ces remarques pour
constater que "si on oublie le mouvement orbital", la seule
variation de B provient de la rotation W
du satellite par rapport au repère GXYZ, précisément la rotation qu'il faut
contrôler et annuler. Ainsi vu du satellite le vecteur champ magnétique B
tourne à la vitesse -W.
Faisons une figure qui
montre la géométrie du contrôle.
Le couple généré
sur le satellite s'oppose à la composante transversale WT de la rotation.
L'effet amortisseur
de cette composante devient alors plus évident.
Le lecteur curieux pourra
également, par une méthode analogue montrer que la rotation orbitale de GXYZ
(toutes choses restant égales par ailleurs), crée pour un satellite en orbite
polaire un couple :
qui a pour conséquence de mettre
en retard le satellite par rapport à la géocentrique ( retard sur le
tangage ) ce couple apparaît ainsi perturbateur. Vous retrouverez ce phénomène
dans vos simulations
b) Etude mathématique permettant de
mettre en évidence le rôle amortisseur de la commande:
Cette étude demande du soin
car les divers repères jouent des rôles subtils. Voir
...\scao\attitude\scao_0.htm.
Rappelons la formule de
dérivation d'un vecteurs dans deux repères.
ce calcul explicité avec la
formule du double produit vectoriel donne:
Ce mode de calcul du couple
fait apparaître deux couples de natures très différentes:
Le
premier C1 qui dépend linéairement du vecteur W à contrôler par l'intermédiaire de la matrice A(t), qui elle ne
dépend que du temps ( puisque sur l'orbite circulaire le champ ne dépend que de
l'angle de rotation j(t)=wot ).
Le
deuxième C2 ne dépendant à priori que du temps, on montrera en fait
plus loin qu'il est constant et suivant l'axe de tangage.
L'idéal serait que la
matrice A(t) possède des valeurs propres en général négatives sauf peut être en
certains points de l'orbite où elles pourraient s'annuler exceptionnellement.
Voyons cela de plus près.
Le lecteur exécutera les
calculs qui montrent que dans la base du satellite et de manière très générale,
même si l'orbite n'est pas polaire, on a : C1 = k*A(t) W
Cette matrice symétrique
possède des valeurs propres réelles.
NB : Montrons grâce à une analogie mécanique
utilisant la matrice d'inertie, que ces valeurs propres ne sont jamais
positives.:
Considérons dans le repère satellite G x y z
le point M de masse k, de cordonnées Bx, By, Bz autant dire que GM = B. Alors
A(t) n'est autre que l'opposé de la matrice d'inertie de M par rapport au
repère G x y z. Cette remarque apporte toutes les conclusions souhaitées à
savoir:
Puisqu'une matrice d'inertie a des valeurs
propres non négatives, A(t) a des valeurs propres non positives.
De toute évidence, mécaniquement, la
direction de B est un axe principal et le plan normal à B est principal
d'inertie. On en déduit que A(t) a une valeur propre nulle, ce qui est
évident pour la direction de B, puisque aucun couple parallèle à B ne
peut être créé. Naturellement les deux autres valeurs propres sont égales, et
comme la trace de la matrice vaut - 2 B², on en déduit que les valeurs
propres négatives sont égales à - B², résultat prévisible.
Autre point de vue
plus mathématique et à la limite plus rapide :
Au vu des considérations
précédentes nous pouvons calculer directement les valeurs propres
de la matrice A(t)
le polynôme caractéristique
que le lecteur calculera s'écrit:
ce qui confirme totalement
le résultat précédent, d'une valeur propre nulle ( non contrôle autour de l'axe
du champ ) et d'une racine double montrant un contrôle parfaitement symétrique
de la composante de la rotation normale au champ.
Le gain de ce contrôle
est - kB², démontrant de manière évidente que le couple est amortisseur
de deux composantes de la rotation, mais comme le champ est variable il en
résulte qu'à tour de rôle les composantes sont périodiquement amorties.
c ) Etude du
couple C2
Calculons ce couple pour
une orbite polaire. Le lecteur vérifiera que dans les axes de Ro ( G X Y Z ):
donnant par le produit
vectoriel:
Le couple C2 est donc
constant sur l'axe de tangage du satellite, pour une orbite polaire et pour les
hypothèses faites ( champ dipolaire d'axe nord-sud). Vous évaluerez sa valeur
et la comparerez à celle du couple maximum du gradient de gravité.
Conséquences : il apparaît comme un couple
perturbateur jouant sensiblement le même rôle que le couple aérodynamique sur
l'axe de tangage. Son effet sera donc un dépointage statique par rapport à la
géocentrique. Il faudra donc en tenir compte pour la prise de vue.
Ordre de grandeur :
Un calcul sur une orbite de
rayon 6800 km donne un couple
pour k =107, la
valeur est de l'ordre de grandeur du couple aérodynamique.
Remarque finale : il ne faudra pas oublier de simuler le problème de
la saturation éventuelle des magnéto-coupleurs et également de prendre en
compte la valeur réelle du champ B lors du calcul du couple C .
Commentaires sur la
commande :
Après cette première étude
théorique il apparaît que la variabilité de l'orientation du champ magnétique
permet de contrôler tous les axes.
Aux passages équateur
le champ est parallèle au roulis et le contrôle se fait sur les axes tangage
et lacet.
Aux passages pôles
le champ est radial entraînant l'impossibilité du contrôle lacet mais un contrôle
actif sur le tangage et le roulis.
Il faudra donc s'attendre à
une bonne efficacité sur le tangage partout contrôlé, et une moindre efficacité
sur le lacet et le roulis, de plus, comme le gradient de gravité n'est pas
efficace sur le lacet, il ne faudra pas s'étonner d'un contrôle
"mou" sur le lacet.
Peut être faudrait-il "durcir'
le contrôle lacet ? Mais comment, ce pourrait être un sujet de réflexion et
d'étude.
NB: On rappelle cependant
qu'en général les contraintes de vitesse angulaire sur le lacet sont moins
strictes que sur les autres axes.
d ) Etude énergétique
Oublions le mouvement
orbital du satellite
et ne prenons en compte que la vitesse de B créée par le mouvement autour du
centre d'inertie.
Dans ces conditions on a un moment
magnétique
Un couple C et la puissance
P du couple qui valent:
La puissance est négative
traduisant fort heureusement une perte d'énergie et la formule montre que cette
perte est d'autant plus grande que la rotation transversale au champ magnétique
est grande.
Il apparaît donc évidemment
que la composante de la rotation portée par le champ ne peut être réduite,
c'est en cela que la variabilité du champ le long de l'orbite est intéressante.
La présence de couples
perturbateurs pourrait être envisagée, on noterait avec un indice p, les
composantes sur les axes satellites :
7°) EQUATIONS
D'EVOLUTION :
a) EQUATION D'EVOLUTION
DU QUATERNION :
Il faut comprendre:2
concepts :
Que la
position du satellite, par rapport au REPERE ORBITAL, résulte de la rotation
géométrique, donc du QUATERNION D'ATTITUDE Q de composantes (qO, q1,
q2, q3) Le quaternion est capable de représenter toute
attitude sans jamais présenter de singularités.
Que le
mouvement instantané GALILEEN autour du centre d'inertie, est une rotation
axiale de vitesse angulaire donnée par LA ROTATION INSTANTANEE W de composantes ( p, q, r) en AXES ABSOLUS.
La rotation relative au
REPERE ORBITAL,
celle qu'il faut annuler en théorie, est alors :
Cette rotation est connue à
bord du satellite grâce aux mesures gyrométriques. Il est donc envisageable de
générer des couples s'opposant à telle ou telle vitesse à contrôler.
L'évolution du quaternion
et la rotation sont liés par les équations :
avec une matrice Ms:
0
b) EQUATIONS DU
MOUVEMENT :
Le théorème du moment
cinétique appliqué au satellite en son centre d'inertie, en projection sur les
axes satellite, sous l'effet de G COUPLE DU GRADIENT DE GRAVITE et C COUPLE DE COMMANDE et Gp COUPLE PERTURBATEUR, donne les équations du
mouvement.
4°) INITIALISATION
DES CALCULS :
a) MISE SOUS FORME
CANONIQUE :
Vous poserez un vecteur
colonne X à 7 composantes, représentant la rotation W et le quaternion Q Vous mettrez l'ensemble des équations sous la forme canonique d'un système d'ordre 1. |
|
avec des conditions initiales à calculer |
b) INITIALISATION DU
QUATERNION :
Il paraît évident que
l'initialisation doit être faite à l'aide des angles de repérage initiaux et
donc de la matrice P de passage qui s'exprime en fonction de ces angles. Nous
supposons donc connue la matrice P par ses coefficients Pij.
Le lecteur vérifiera, en
observant attentivement l'écriture de P et notamment la forme des coefficients
hors diagonale, que l'on peut calculer le quaternion d'attitude avec la matrice
P, par les relations suivantes:
Une série de tests est
nécessaire sur les éléments diagonaux pour calculer le quaternion à une
indétermination près de signe. Dans tous les cas on supposera cependant que qo
est dans l'intervalle 0, 1.
En pratique dès que le
signe d'une composante de Q est choisi, il détermine automatiquement le signe
des autres, mais la matrice P de passage n'en est pas affectée. Il n'y a donc
pas lieu de s'inquiéter, et si qo est différent de 0 nous prendrons toujours
cette composante > 0 sinon ce sera q1 etc....
Exemple de programme
de calcul d'initialisation du quaternion Q = [q0 q1 q2 q3 ]
Un problème se pose, celui
du calcul de la racine carrée de nombres calculés numériquement et pouvant
donner à cause des arrondis, des valeurs voisines de 0, donc au signe douteux.
Des tests doivent être prévus pour pallier cette difficulté.
Voici un exemple de programme sous le logiciel Matlab, programme qui peut facilement s'adapter à d'autres langages et que vous pouvez recopier.
NB : Le dernier indice 0
des variables à 2 indices indique la valeur initiale, par exemple qt30 est la
valeur initiale de la troisième composante q3 du quaternion d'attitude.
NB : Pmat est la matrice de
passage de la base absolue à la relative.
NB : le symbole ^ est celui
de la puissance.
Nous prendrons toujours q0
>0 ou nul
trac=trace(Pmat);
if (1+trac)>0,
qt00=(1+trac)^0.5/2;
else
qt00=0;
0end
if (1-trac+2*Pmat(1,1))>0,
qt10=(1-trac+2*Pmat(1,1))^0.5/2;
else
qt10=0;
end
if (1-trac+2*Pmat(2,2))>0,
qt20=(1-trac+2*Pmat(2,2))^0.5/2;
else
qt20=0;
end
if (1-trac+2*Pmat(3,3))>0,
qt30=(1-trac+2*Pmat(3,3))^0.5/2;
else
qt30=0;
end
if abs(qt00)>1e-8,
qt10=qt10*sign((Pmat(3,2)-Pmat(2,3))/4/qt00);
qt20=qt20*sign((Pmat(1,3)-Pmat(3,1))/4/qt00);
qt30=qt30*sign((Pmat(2,1)-Pmat(1,2))/4/qt00);
else if abs(qt10)>1e-8,
qt20=qt20*sign((Pmat(1,2)+Pmat(2,1))/4/qt10);
qt30=qt30*sign((Pmat(1,3)+Pmat(3,1))/4/qt10);
qt00=qt00*sign((Pmat(3,2)-Pmat(2,3))/4/qt10);
else if abs(qt20)>1e-8,
qt10=qt10*sign((Pmat(1,2)+Pmat(2,1))/4/qt20);
qt30=qt30*sign((Pmat(2,3)+Pmat(3,2))/4/qt20);
qt00=qt00*sign((Pmat(1,3)-Pmat(3,1))/4/qt20);
else if abs(qt30)>1e-8,
qt20=qt20*sign((Pmat(3,2)+Pmat(2,3))/4/qt30);
qt10=qt10*sign((Pmat(1,3)+Pmat(3,1))/4/qt30);
qt00=qt00*sign((Pmat(2,1)-Pmat(1,2))/4/qt30);
end
Q=[qt00 qt10 qt20 qt30];
Q est le quaternion initial
III VOTRE TRAVAIL:
Vous comparerez à loisir,
les 3 satellites proposés, mais rien ne vous empêche de choisir un cas
particulier ou un satellite existant et d'adapter certaines constantes du
problème.
1°) MOUVEMENT LIBRE SOUS
GRADIENT DE GRAVITE SEUL:
a) TRAITEMENT
MATHEMATIQUE EXACT :
Vous présentez dans le cas
des petits dépointages les équations du mouvement libre du satellite, c'est à dire sous la seule action
du gradient de gravité, sans contrôle.
Vous traitez le problème
dans sa généralité mathématique et mécanique, littéralement, sur le
système linéarisé.
Pour ce système
différentiel linéaire du deuxième ordre, vous préciserez la position
d'équilibre stable du satellite en orbite. Renseignez vous sur la position d'équilibre
de la navette US en orbite ? Intéressez vous à notre Lune?
b) Vous calculez
littéralement les périodes propres des vibrations par les méthodes
classiques des petits mouvements. Quels sont les angles couplés?
Application numérique: satellites 1 à 3
c) INTEGRATION NUMERIQUE
1 :
Naturellement, on peut
traiter des conditions initiales quelconques, mais pour fixer les idées, vous
traitez le cas concret du mouvement libre, avec les conditions initiales
suivantes : vitesses angulaires nulles et angles de roulis lacet et tangage
égaux à 6°.
Vous devriez confirmer les
résultats de b) en ce qui concerne les périodes et le couplage et valider ainsi
votre algorithme d'intégration
d) INTEGRATION NUMERIQUE
2 :
C'est votre premier contact
avec les quaternions. Voir les cours.
Vous traitez le même
problème qu'en c) en introduisant le quaternion
d'attitude, mais avec les équations exactes,
sans faire l'hypothèse petits mouvements mais avec les mêmes conditions
initiales.
Vous devriez retrouver avec
une excellente approximation les résultats c)
Vous fournirez les courbes
d'évolution des 3 angles en fonction du temps. Peut être pourriez vous comparer
avec le cas linéarisé.
Vous êtes alors au point (
technique des quaternions et méthode d'intégration ), pour mettre en œuvre les
quaternions dans des études plus complexes et plus réalistes ( mouvements aux
grands angles, stabilisation et contrôle d'attitude).
2°) MOUVEMENT SOUS
GRADIENT DE GRAVITE ET COMMANDE D'AMORTISSEMENT AVEC LA DERIVEE DU CHAMP
MAGNETIQUE TERRESTRE:
a) Vous intégrez les
équations exactes du mouvement; en présence du gradient de gravité et de la
commande présentée plus haut, avec un gain uniforme K de l'ordre de 107
Vous adapterez le gain par
essais successifs.
b) En particulier, avec par
exemple un mouvement initial de tangage pur, une vitesse angulaire de 0.1 rd/s
en tangage et les angles de Cardan nuls, vous vérifiez que le tangage tend vers
une limite et que cette limite est proportionnelle à k. Vous donnerez donc les
valeurs extrêmes de k en liaison avec la mission et un temps raisonnable
d'amortissement.
c) L'énergie( au sens
ci-après, voir NB ) de rotation du satellite tend vers 0, confirmant ainsi
l'amortissement ldu tangage.
NB : Nous appellerons ici
énergie, l'écart DE entre l'énergie de rotation du
mouvement général Er=0.5*(Irp²+Itq²+Ilr²) et
l'énergie de rotation dans le mouvement stabilisé soit Es=0.5*Itwo². DE =Er - Es
a) ACQUISITION :
Lors de la mise en orbite
un incident technique peut fort bien communiquer des vitesses angulaires
importantes et des dépointages initiaux non prévus. L'acquisition d'une
attitude correcte est essentielle pour initialiser la mission.
Vous montrez l'intérêt des
magnéto-coupleurs dans une séquence d'acquisition juste après l'injection en
orbite. La réduction des vitesses angulaires est alors capitale pour
l'acquisition d'une attitude stable. Avec l'axe z suivant la géocentrique (
Attention 2 positions sont possibles, une avec le satellite en pointage inversé
)
Conditions initiales
avec le satellite 1 en tangage seul avec un gain k=107
Initialisation
en vitesses angulaires absolues (rd/s)
v_roulis0=0;
v_tangage0=+0.001 ou v_tangage0=-0.001; v_lacet0=0;
Initialisation
en position (rd)
roulis0=0;
tangage0=p/6; lacet0=0;
Vous vérifiez l'acquisition
après un certain nombre de tours et la réduction de la vitesse angulaire de
tangage. totale, que l'énergie de rotation s'annule. Vous donnez la position
finale et décidez si une manœuvre de retournement est nécessaire ou pas.
Conditions initiales
avec le satellite 1, plus générales: gain k=107
Initialisation en vitesses
angulaires absolues (rd/s)
v_roulis0=0.003;
v_tangage0=0.008; v_lacet0=0.0005;
Initialisation en position
(rd)
roulis0=0.02; tangage0=0.5;
lacet0=0.04;
Vous vérifiez que
l'acquisition est réalisée sur les 3 angles avec amortissement des vitesses
angulaires, et que l'énergie de rotation au sens précédent) décroît. Donnez la
position finale de l'axe z.
Conditions initiales
avec le satellite 2: tangage seul, grande amplitude, mais capture initiale,
gain k=107
Initialisation en vitesses
angulaires absolues (rd/s)
v_roulis0=0;v_tangage0=0.0009;
v_lacet0=0;
Initialisation en position
(rd)
roulis0=0; tangage0=0.3;
lacet0=0;
Conditions initiales
avec le satellite 2: tangage seul, sans capture initiale, gain k=107
Initialisation en vitesses
angulaires absolues (rd/s)
v_roulis0=0;v_tangage0=-0.003;
v_lacet0=0;
Initialisation en position
(rd)
roulis0=0; tangage0=0.8;
lacet0=0;
Vous vérifiez que le
satellite effectue 7 à 8 tours complets avant sa capture en tangage.
Dans le cas général, une
fois l'acquisition effectuée, vous montrez sur des graphes adéquats l'effet
amortisseur des magnéto-coupleurs, que ce soit en pointage normal ou retourné.
3°) RETOURNEMENT:
Vous vous renseignerez sur
les méthodes permettant après capture, et un pointage inversé, de retourner le
satellite.
5°) EN PRESENCE DE
PERTURBATIONS:
Vous pourriez aborder le
cas d'un satellite en orbite basse, donc soumis au forces de freinage
atmosphérique, pouvant créer suivant la forme du satellite, un couple
aérodynamique, qu'on pourra supposer sur l'axe de tangage.
Renseignez vous sur le
niveau de cette perturbation, simulez sa présence et commentez la position
d'équilibre.
6°) COMMENTAIRES:
En vous appuyant sur des
missions réelles et sur votre étude, vous commentez les avantages et les
inconvénients des magnéto-coupleurs.
Vous donnerez, pour chaque
simulation, l'ordre de grandeur des couples de commande maximum et ferez le
choix d'une gamme de magnéto-coupleurs (moment magnétiques en A-m²), une
utilisation en saturation est possible( limitation du moment magnétique donnée
par le constructeur )
Vous parlerez également des
senseurs nécessaires à la mise en œuvre de la stabilisation
Vous citerez d'autres
actuateurs .
Rédaction octobre 2001
Pour le professeur :
Répertoire DERIV_B pour
l'étude d'une stabilisation par gradient de gravité et dérivée du champ
magnétique terrestre, avec derivsim.m pour la simulation et derivdat.m pour
initialiser.